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Tristesse

Et si tu revenais ?…
parfois j'ose t'attendre !
Et si tu revenais
à cet instant précis
où le vent pleure autour
du jardin triste et tendre,
à cette heure où le jour,
semble effeuiller la vie !

Si j'entendais ton pas !…
parfois, je crois l'entendre !
si j'entendais ton pas
blâmer sur le gravier
en un désir latent
qui se laisse surprendre
l'existence et le temps
qui nous ont séparés.

Si je voyais enfin
(parfois, j'ose le croire !)
ton visage, tes mains !
si j'entendais ta voix
comme un orgue éclaté,
comme un éclair de joie,
cet air qui fait trembler
l'écho de ma mémoire !

Si d'un geste très doux,
tu me prenais bien contre !
si, d'un geste très doux,
tu t'assurais de moi !
si les heures blessées
reculaient sur la montre
et que viennent chanter
les heures d'autrefois !

Sans peur, j'abolirais
le monde d'un sourire !
sans peur, je te suivrais
et j'effacerais tout :
les peines et les joies,
le meilleur et le pire,
pour n'être que de toi,
pour n'être que de nous !

Souvent, ainsi, le soir,
j'imagine, et je pense…
souvent, ainsi, le soir,
je traque mon chagrin.
Je te fais, un instant,
vivre en dépit de rien,
vivre en dépit du temps,
en dépit de l'absence.

Le passé au présent
s'attache et se confronte.
Le passé, du présent
se détache déjà.
Ne reste que l'ennui
qui me suit pas à pas,
le silence, et la nuit
couchée devant la porte.

 


à l'écoute