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Souvenir

Les jours passent, le temps fait de nous des apôtres,
tu es parti pour mieux le mordre à belles dents…
Moi, je le berce un peu, c'est le mien, c'est le nôtre,
je cueille le passé aux branches du présent.

Et pour que ce présent ne soit pas inutile,
pour qu'il existe un peu, pour qu'il pèse son poids,
à chaque heure, j'accroche un souvenir : cette île,
ce souffle, ce parfum, cette aumône de toi…

La maison a repris ses allures bohèmes :
j'écris dans le salon, les livres sont partout,
le chien dort avec moi, le jardin est le même,
il pleut de temps en temps, mais le printemps est doux.

J'ai appris à ourler de joies mes solitudes.
J'apprivoise mes nuits, j'endimanche mes jours,
et, presque sans chagrin, comme par habitude,
je vis d'autres étés… Mais je t'attends toujours.

Et si tu décidais (comme on change d'adresse)
de venir un instant te reposer ici,
si tu avais le cœur en veine de tendresse,
si tu avais un creux aux vagues de ta vie.

Si tu venais me voir, par ennui, par caprice,
si tu passais par là, la nuit serait à nous,
nous en ferions des mots, des phrases, des supplices…
Nous en serions les rois, nous en serions les fous !

Les jours passent, le temps fait de nous des apôtres,
tu es parti pour mieux le mordre à belles dents…
Moi, je le berce un peu, c'est le mien, c'est le nôtre,
je cueille le passé aux branches du présent.

Et pour que ce présent ne soit pas inutile,
pour qu'il existe un peu, pour qu'il pèse son poids,
à chaque heure, j'accroche un souvenir : cette île,
ce souffle ce parfum cette aumône de toi…

 


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