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Solitude

Tu dors : ton rêve est égoïste,
il gémit un peu de ta voix.
Ce chagrin m'éloigne de toi,
ce chagrin me trouble et m'attriste.

Et lorsque, soudain, tu t'inquiètes,
tes lèvres murmurent un nom,
ta main se crispe, et sur ton front
perle une sueur indiscrète.

La nuit n'en finit de prétendre
ralentir la trame du temps ;
le sommeil me fuit, et j'attends
près de la lampe aux reflets tendres.

J'attends que les phrases s'apprêtent.
Mais les mots changent de couleur :
comme des insectes noceurs,
ils artificient dans ma tête…

Et suspendus à nos chimères,
au-dessus de ces océans
que sont parfois les sentiments
entachés d'ombre et de lumière.

Nous sommes seuls en ce dimanche,
malgré ton amour et le mien,
toi, devant ton rêve incertain,
et moi, devant ma page blanche.

 


à l'écoute