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Prélude

J'attends qu'une ombre bleue
descende des collines
et vienne se glisser
dans les bras du jardin ;
qu'un crépuscule heureux
tendrement se dessine
et séduise l'été
pour mourir dans sa main.

J'attends que, désarmés,
les nuages musardent
et, poussés par le vent,
s'écartent sans façon,
et qu'un ciel opprimé
dévoile par mégarde
entre les pins géants
une lune en haillons.

J'attends qu'en volets clos
notre chambre soit prête,
qu'elle ait tué du jour
les dernières folies,
qu'entre ses murs vieillots
une lueur discrète
se laisse enfermer pour
envelopper le lit.

J'attends que notre amour
creuse entre nous sa place,
et nous fasse bannir
tout ce qui n'est pas lui ;
que le temps tourne court ;
que les heures s'effacent…
J'attends pour te l'offrir,
Notre première nuit.


à l'écoute