Skip to main content

Humilité

Si Neptune, pillant pour moi les océans,
des cargos éventrés m'apportait les richesses,
si l'or dressait enfin l'hôtel de ses promesses,
et voulait, tout à coup, m'élever à son rang !

Si les honneurs tombaient comme pluie sur mon front,
et que l'aigle déjà de son aile me frôle,
si je devenais reine, impératrice, idole,
que chacun se prosterne en entendant mon nom !

Si le monde, demain, se jetait dans mes bras !
Si les vents déposaient à mes pieds la tempête !
Si l'orage jaloux, au-dessus de ma tête,
se prêtait à mes jeux, s'offrait à mes combats !

Si le temps déposait, comme dans un écrin,
un matin de printemps, quand la rosée s'efface
et que le soleil prend timidement sa place,
soudain, l'éternité dans le creux de ma main !

Et si l'aube venait, modeste en ses atours,
dans l'éden parfumé ou rêvent les nuages,
et si l'aube venait pour m'offrir en partage
le ciel les océans et les terres autour !

Délaissant le pouvoir, l'univers, les joyaux,
je prendrais le chemin qui mène à ton village
et devant ta maison, au terme du voyage,
c'est toi que je voudrais pour unique cadeau !


à l'écoute